Le mythe et la réalité

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mythe réalité arts martiauxS’il est bon de temps à autre de démasquer des gogos, des maîtres de paille et autres charlatans (voir le récent article de Léo Tamaki à ce sujet), c’est qu’il y a une bonne raison. Le monde des arts martiaux est l’objet de nombreux fantasmes, dont entre autres, celui de la superpuissance, de l’héritage ancien par une école obscure qui n’a existé qu’au 16° siècle (mais dont vous êtes miraculeusement l’héritier au 21° siècle),  et bien d’autres supercheries.

Pourquoi dénoncer ces travers ? Pour les pratiquants de longue date qui ne pensent, ne vivent et ne pratiquent que des arts martiaux, chaque jour de leur existence, c’est tout d’abord une insulte faite à leur égard. Mais généralement, lorsqu’on en parle avec eux, cela ne les touche pas beaucoup et ils en rigolent facilement. En revanche, ces pratiquants de hauts niveaux perçoivent les dangers pour les personnes victimes de la confusion (bien entretenue) entre le mythe et la réalité.

Cette confusion est d’abord préjudiciable, souvent financièrement, pour les personnes arnaquées. C’est là le moindre mal de cette situation, même si cela peut mettre dans l’embarras. Le second risque c’est l’emprise mentale qui n’est ni plus ni moins celle d’une secte. Fais ceci, fais cela et tu auras ta ceinture noire. Un maître ne donne un grade que lorsqu’il juge que son élève a atteint le niveau adéquat, sans lui demander autre chose que des efforts, un engagement régulier, des efforts, une présence régulière, et puis aussi des efforts… Le reste est du blabla.

Enfin, troisième point de cette confusion des genres – et sans doute le plus dangereux – reste la croyance en une toute puissance grâce aux arts martiaux. C’est dangereux pour les gens que vous allez croiser, mais aussi et surtout pour le pratiquant lui-même. Ce dernier risque de se retrouver dans des situations très désagréables et douloureuses. La première chose qu’un maître d’arts martiaux un peu éclairé va préconiser à ses étudiants est de ne pas se mettre dans une situation qui risque de dégénérer, de ne pas provoquer d’autres personnes, de courir s’il est en danger et de n’aborder le combat que s’il est coincé et que sa vie est en réel danger. Par expérience, je peux vous assurer que n’importe quelle petite frappe habituée à la bagarre de rue, sans règles ni contrôle de sa violence, aura le dessus sur la plupart des pratiquants en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire.

C’est pourquoi je salue cette excellente vidéo chinoise sur un pro des arts martiaux… au cinéma. C’est fait non sans humour. A voir pour remettre un peu les pendules à l’heure.

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Ivan Bel

Depuis 30 ans, Ivan Bel pratique les arts martiaux : Judo, Aïkido, Kenjutsu, Iaïdo, Karaté, Qwankido, Taijiquanet Qigong. Il a dirigé le magazine en ligne Aïkidoka.fr, puis fonde ce site. Aujourd'hui, il enseigne le Ryoho Shiatsu et la méditation qu'il exerce au quotidien, tout en continuant à pratiquer et écrire sur les arts martiaux du monde entier.

2 réflexions sur “Le mythe et la réalité

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