Bouclier : le grand absent des armes japonaises

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tate-kanjiEn étudiant toutes les armes en usage tout au long de l’histoire japonaise, on se rend compte qu’il en est une qui est complètement (ou presque) absente : le bouclier. Alors qu’aux quatre coins du monde le bouclier a été longtemps privilégié dans les combats, depuis la plus haute antiquité et jusqu’à l’arrivée des armes à feu, les guerriers japonais n’ont pas jugé bon de se munir d’un moyen de défense portatif.

Que l’on songe quelques instants aux grandes épopées humaines et on se rend rapidement compte qu’elles ont toutes au moins une arme en commun. Les Mayas, les Aztèques et même avant eux les Olmèques, les Toltèques, utilisaient le bouclier au combat. Plus au nord, nombre de tribus indiennes, notamment les Sioux, avaient des boucliers ronds faits de peau tendue. En Europe, le bouclier est un élément majeur dans les stratégies des armées. Les phalanges d’hoplites grecques avec leur bouclier rond ou ovoïdal, les légions romaines avec leur grand rectangle de métal, les gaulois avec leur immense bouclier. Au Moyen-Orient, les archers à cheval parthes, perses, hittites, possédaient un petit bouclier rond de cuir ou de métal pour contrer les attaques dans le dos ou sur le côté. Technique que l’on retrouve dans toute l’Asie centrale et jusqu’aux Mongols. Les Chinois ont, pour résister aux Mongols et à leurs prédécesseurs xiongnu, développés également toutes sortes de bouclier. Le phénomène du bouclier ne fait que s’amplifier pendant le Moyen-Age.

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(Bouclier romain de la campagne d’Egypte, 1er siècle av. J.C.)

Quant on regarde d’un peu plus près les armes du Japon, point de bouclier. Pourtant on retrouve des boucliers en carapace de tortue, mais à Okinawa, qui dans les premiers âges du Japon était encore bien loin de faire partie du pays. Devant cette intrigue, j’ai demandé à Meik Skoss(1) ce qu’il en pensait. Et là, surprise, il existe bien un bouclier japonais. Mais celui-ci date des époques reculées de l’histoire de l’archipel, lorsque le peuple yamato s’installe et colonise ce qui deviendra le Japon. C’est un grand rectangle de bois nommé tate (盾). Ce bouclier n’a pas été utilisé longtemps pour le combat au corps-à-corps, voire n’a jamais été utilisé dans ce cadre-là. Il servait davantage aux forces assiégeant une place forte à se rapprocher des murailles tout en restant à l’abri des flèches, puis à se maintenir en position fixe. Après cela, les guerriers n’ont pas jugé bon de se servir d’un bouclier pour mener leur combat en duel ou en masse.

kakizaki-idzumi-coupe-tate

(Général Kakizaki Idzumi coupe un tate avec son sabre)

C’est lors d’un échange avec Ellis Amdur(2) que j’ai eu les premiers éléments de réponse. Pour lui les Japonais, autour de 500 après J.C, se battaient surtout sur un cheval, à l’aide d’arcs et de flèches. L’armure fut d’ailleurs développée très tôt pour pouvoir résister aux flèches. Ces cavaliers possédaient également des sabres (tachi) pour effectuer des charges et sabrer tout ce qui se trouvait à leur portée. Le sabre est avant tout une arme de cavalier. La soldatesque à pied, les ashigaru (pieds légers), se battaient sans protection avec un hoko (une pique assez basique), puis plus tard avec une naginata et plus tard encore avec un yari (lance de 3 à 5m). De 500 à 1200 environ, les troupes à pied étaient des forces secondaires, auxiliaires, qui ne faisaient jamais la différence quant à l’issue des batailles. Puis, elles prirent un rôle central autour de 1300 lorsque le yari devint l’arme de guerre par excellence. Les cavaliers ne pouvaient passer une haie de lances sans se faire embrocher. Graduellement les soldats en vinrent à créer des formations pour mieux combattre. Mais en face d’une formation de porteurs de lance, il y avait d’autres porteurs de lance équipés de manière identique. Personne n’est venu ajouter un bouclier de bras pour se défendre des piques. Sans ennemis avec un autre armement, les japonais ne voyaient pas de raison d’évoluer. Au moment où les formations se précisaient (sans doute auraient-ils redécouvert la puissance de la phalange), le fusil fut introduit par les européens. Le yari devenait rapidement obsolète.

Athene_hoplites_phalange

(Phalange d’hoplites athéniens. Lâcher son bouclier était la plus grande
lâcheté possible car elle mettait en danger toute la formation)

Ce constat fait  par Ellis Amdur permet de mieux comprendre l’absence de bouclier mais pas de répondre au pourquoi. Il faut alors étudier un certain nombre d’explications géographique, historique, technique et économique pour y voir plus clair. Voici une dizaine d’arguments qui permettent de mieux comprendre les raisons de la non-utilisation du bouclier.

A l’origine du peuplement japonais, le peuple yamato. Ce n’est pas le tout premier peuple du Japon, j’y reviendrai dans un autre article. Ce peuple est constitué notamment de Coréens, Chinois et Philippins. Pour les deux premiers peuples, nombreux sont ceux qui fuyaient la pression des barbares du nord venant des grandes plaines de Mongolie ou d’Asie Centrale. Ces barbares (les Xiongnu avant de devenir les Mongols) combattaient à cheval avec des arcs. Les Coréens et les Chinois à pied avec des épées et des piques. Résultat : des défaites régulières pour ces derniers, car pas assez mobiles et rapides. Pour les contrer, le mieux était d’imiter ses ennemis. Lorsque les premières vagues d’immigration atteignirent le Japon, les migrants avaient conservé l’idée que la supériorité à la guerre venait d’un combat à cheval avec un arc, puis avec un sabre.

 

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(image type du bushi noble à cheval, avec son arc.
Notez les épaules très hautes de l’armure qui servent de déflecteurs aux flèches)

Le Japon est un archipel, un ensemble d’îles relativement isolées du reste du monde. Dans la mentalité japonaise; le besoin de se défendre devient moins prégnant que celui de combattre. Pour preuve de cet impact psychologique, outre l’absence de bouclier, le fait que les châteaux sont davantage des palais fortifiés que des lieux de défense avec double ou triple muraille, créneaux, meurtrières, donjons, plaines défrichées autour, armes lourdes à lancement de projectiles, etc. Ce sentiment de sécurité, ou de moindre nécessité de se défendre, se justifie aussi par le fait que les guerres se font souvent entre clans. Ce sont donc pour l’essentiel des batailles régionales. Rares furent les périodes où tout le pays fut en guerre en même temps. Leur tentative d’invasion de la Corée en 1592 ne les as pas fait rencontrer un peuple qui utilisait alors massivement le bouclier. Et pour cause, les Coréens avaient laissé tomber cette arme, inefficace contre des cavaliers rapides. Il n’y eut donc pas de confrontation permettant de tirer une expérience sur l’armement de défense. Ce calcul ou cette mentalité eut une conséquence désastreuse lors des deux débarquements mongols. Les bushis se firent mettre en pièces par des volées de flèches avant d’avoir pu s’approcher des lignes ennemies.
Le bouclier prend tout son sens pour se protéger des projectiles en tous genres. Les frondeurs des Baléares, les javelots romains, les lances gauloises, les flèches parthes, tout cela justifie que le bouclier ait été utilisé très tôt dans l’histoire des peuples européens. Les bushis vénéraient l’arc comme étant l’arme supérieure des cavaliers. Les cavaliers représentent la noblesse, parce qu’il fallait être riche pour posséder un cheval. Mais surtout il fallait être riche pour avoir des terres avec des pâturages dans un pays qui possèdent 80% de montagnes. Les plaines à herbe sont denrées rares, les élevages de chevaux sont donc un privilège. Sur un champ de bataille, la noblesse a eu longtemps le beau rôle. Mais lorsque le pays devint fortement peuplé, la piétaille devint utile pour contrer, par le nombre, les forces adverses. Avec la naginata pour trancher les jarrets des chevaux, puis le yari pour repousser toute attaque à distance, le cavalier avait nettement moins de chance de combattre. D’autre part, la masse d’ashigaru dépassait de loin celle des cavaliers. Conclusion, les cavaliers archers n’avaient pas assez d’arcs et de flèches pour repousser les troupes à pied. C’est une question purement mathématique de pourcentage d’équipement. L’arc avait fait long feu comme arme de choix. Pourtant, on peut penser que les Japonais se mettent alors à créer des unités d’archers. Mais je le rappelle, l’arc était une arme réservée à la noblesse, et sacrée de surcroit. L’arc fait partie des armes sacrées par l’empereur, comme le katana. Conclusion : il était impensable d’en faire profiter la piétaille. C’est la démarche inverse de l’Europe où l’arc était une arme vile, car elle évitait de se battre au corps-à-corps, ce combat qui révèle la force et la vaillance du chevalier. Le Japon reste un pays où les traditions sont fortes.
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(boucliers de gladiateurs romains. Les formes viennent directement des peuples conquis par l’empire)

Pour contrer la piétaille avec des armes d’hast longues, on aurait pu penser qu’à l’instar des chevaliers européens, les japonais optent pour une cavalerie lourde munis d’une lance. Cette cavalerie lourde, qui donna plus tard naissance aux lanciers, étaient les blindés de l’époque. Difficile d’y résister. Mais nul cavalier nippon ne s’est battu avec une lance pour percer les lignes adverses. Dans ce mode de combat, généralement la première ligne de cavaliers se sacrifiait sur les lances adverses pour laisser passer les autres. Du coup, toujours pas besoin de bouclier, même pour la piétaille qui aurait voulu résister à une charge.

Les armes japonaises ont cela de particulier qu’elles se tiennent à deux mains. L’arc, le katana, le yari, la naginata se manipulent à deux mains. Il n’y a guère que le tanto ou le wakizashi pour être tenue à une main, mais ce n’est pas avec ces armes que l’on va au champ de bataille. Pourtant, la tactique d’une lame courte avec un grand bouclier est sans doute bien plus efficace, pour preuve les légions romaines. Pourquoi cette tenue à deux mains ? Parce que les japonais favorisaient, et de loin, les armes de coupe aux armes de frappe. Il suffit de voir le peu de cas fait des gourdins cloutés, l’absence de massues pour s’en convaincre. Les chevaliers européens avaient une lame permettant de couper, de piquer mais aussi de frapper lourdement.
L’absence de bouclier est aussi à l’image d’un état d’esprit. Le guerrier obéissait aux moindres désirs de son seigneur, prêt à sacrifier sa vie si on le lui demandait. A tout moment il fallait montrer son obéissance et prouver sa valeur au combat. Dans les deux cas, cela revenait à nier sa peur de la mort. Se cacher derrière un bouclier cadre mal avec le code de l’honneur alors en vigueur et encore moins avec la notion de l’idée de bravoure. On peut supputer également que l’idée de la réincarnation jouait beaucoup dans les esprits qui y croyaient sincèrement. Tout cela explique aussi que les bushi n’ont pas eu la tentation de développer le bouclier comme arme sur le champ de bataille. La protection personnelle qu’offre un bouclier n’aurait pu qu’amoindrir le prestige du guerrier.
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(Bushi japonais mis à mal par les archers mongols. Notez l’explosion d’une bombe
pour effrayer le cheval et le sang de ce dernier sous son ventre, montrant l’efficacité des flèches à distance)

Toutefois si le bouclier n’est pas présent parmi les armes, il n’est pas absent des mentalités guerrières. Il va se développer à travers d’autres notions. Tout d’abord l’armure est un bouclier en soi. Mieux, les plaques mobiles des épaules permettaient de servir de déflecteurs pour les flèches. Dans les koryu comme le bajutsu (l’art de la cavalerie) on apprenait à se protéger derrière le cadavre d’un cheval, de mettre des nattes de paille dans le dos ou encore des tissus lourds volants. L’utilisation du terrain pour se protéger fait partie des tactiques apprises (arbre, rocher, rivière, mur de feu, obstacle en tout genre, etc.) dans les écoles anciennes de combat. Enfin, de nombreuses techniques étaient enseignées pour dévier les projectiles, essentiellement les flèches, avec un bâton ou un sabre, ce qui revenait à créer un bouclier technique.
La dimension économique joue également dans les choix d’équipement militaire. Une armée avec des boucliers solides, donc métalliques, représente un coût non négligeable. Les nobles pourraient toujours se débrouiller pour l’intégrer dans leur tenue régulière, mais pour les ashigaru, il faudrait le payer. De plus, l’utilisation d’un bouclier pour la défense individuelle nécessite une petite formation. Cela représente encore du temps et de l’argent. Mais pour qu’une armée soit vraiment efficace avec un bouclier, il faut créer des formations bien rodées, donc bien entraînées. Une formation de groupe pour apprendre à faire la tortue ou la phalange nécessite beaucoup de temps et d’argent. Finalement, il était bien moins cher d’envoyer de pauvres hères avec peu de protection, une pique et un minimum de formation, se faire massacrer sur les champs de bataille. Vu la considération pour la vie de ceux qui constituaient les troupes d’ashigaru, cela ne posait pas de problème moral à la noblesse et permettait par la même occasion de faire des économies substantielles.

Autre donnée à prendre en considération, l’existence même de troupes à pied correctement formées et protégées par un équipement défensif efficace. Pour la noblesse, alors que la piétaille avait déjà pris le rôle central dans les batailles, il aurait été dangereux d’avoir des troupes professionnelles avec des boucliers, des lances et pire encore, des lames courtes du même type que le gladius romain. La masse des ashigaru dans une bataille pouvait représenter 80 à 90% des hommes engagés. Si ces hommes se retournaient contre leurs maîtres, les bushis cavaliers et archers, rien n’aurait pu les arrêter. Les nobles n’auraient tout simplement pas fait le poids. Des troupes entraînées, capables de se battre contre des cavaliers, de se défendre avec des boucliers contre flèches et sabres, et de chercher le corps-à-corps avec des lames courtes de type kodachi, auraient représenté un danger immédiat pour la noblesse japonaise et la caste des guerriers.

 

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 (Joute amicale de lanciers, qui donne une bonne idée de ce que pouvait être un champ de bataille avec des formations de yari)

Dernier argument – mais non des moindres – déjà soulevé par Ellis Amdur, c’est que les guerriers n’étaient pas des gens du sabre. Cette affirmation met une grande claque à l’idée reçue que le katana aurait été l’arme de prédilection sur le champ de bataille. Il n’en est rien. Cette idée découle du culte du sabre à partir de la domination des Tokugawa. Cette période (Edo) était sans guerre, aussi pour faire plaisir aux bushi désormais sans raison d’être, on a édifié de toute pièce le culte du sabre. Notez bien le culte du sabre et non pas celui de l’arc et de la lance, car ces deux-là ne pouvaient plus se porter en temps de paix. Difficile de se promener dans les rues d’une ville avec un yari de 5 mètres. Ensuite parce que seuls les bushis de la petite, moyenne et grande noblesse possédaient de telles lames. Aucune autre caste de la population n’avait ce droit, sous peine de mort. Cette caste on l’a vu, ne représentait que 10 à 20% des combattants. L’arme majeure du champ de bataille c’est le yari et avant cela, la naginata. C’est pourquoi dans la hiérarchie des armes japonaises on trouve d’abord l’arc, la lance et seulement après le sabre. Le fait d’élever un culte au sabre, troisième place seulement dans l’ordre des préférences, montre bien qu’il s’agit d’une décision politique qui date d’ailleurs du 17° siècle. Conclusion, si les Japonais n’étaient pas majoritairement des gens du sabre parmi les combattants, ils n’avaient pas vraiment de raison de créer des boucliers pour défendre leur noble personne. Les ashigaru ne méritaient pas d’être protégés car pauvres, non-précieux, moins chers qu’un bon bouclier, tenant leur arme à deux mains (voir les arguments précédents).

Bien sûr cette réflexion sur l’absence de bouclier pourrait être menée plus loin. De plus, elle est issue de ma réflexion et d’excellents messages que j’ai pu trouver sur le forum Kwoon dont je salue le travail de fond auquel s’adonnent ses contributeurs. On peut donc lui trouver des défauts et faire des reproches. Mais un fait demeure : les Japonais n’ont jamais pris la peine de développer les boucliers et cela reste une exception dans l’histoire de l’humanité.

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(1) Meik Skoss : pratiquant de haut niveau et enseignant de plusieurs koryu, c’est un des grands spécialistes des arts martiaux traditionnels japonais. Il est, avec sa femme Diane, un chercheur pointu et ensemble ils s’occupent de réunir des articles des plus grands connaisseurs du monde du Budo sur leur site koryu.com.

(2) Ellis Amdur : également grand pratiquant d’aïkido et de plusieurs koryu, il a vécu des années au Japon où il s’est mis à enquêter sur les budo japonais. Auteur de nombreux livres qui sont des références (Traditions Martiales, Hidden in plain sight, …), c’est l’un des grands spécialistes des arts martiaux et de leur histoire.

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Ivan Bel

Depuis 30 ans, Ivan Bel pratique les arts martiaux : Judo, Aïkido, Kenjutsu, Iaïdo, Karaté, Qwankido, Taijiquanet Qigong. Il a dirigé le magazine en ligne Aïkidoka.fr, puis fonde ce site. Aujourd'hui, il enseigne le Ryoho Shiatsu et la méditation qu'il exerce au quotidien, tout en continuant à pratiquer et écrire sur les arts martiaux du monde entier.

5 réflexions sur “Bouclier : le grand absent des armes japonaises

  • 13 octobre 2013 à 1 h 29 min
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    Bonsoir, Chèr Ivan Sensei.
    C’est un excellent article que nous clarifie beaucoup.
    Félicitacions.

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  • 5 janvier 2014 à 23 h 18 min
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    Je me posais la question. Cet article y répond et en plus il est excellement bien écrit!
    Il manque juste quelques références pour appuyer les dire, mais c’est très intéressant. Merci

    Répondre
    • 6 janvier 2014 à 18 h 00 min
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      Avec plaisir !
      Bonne lecture.
      ivan

  • 9 avril 2014 à 15 h 48 min
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    Bonjour,

    Encore un excellent article!
    Pour ceux que cela interesse il y a une tres rapide demonstrations de « boucliers » dans le celebrissime documentaire BUDO datant 1979 a partir de la quatorzieme minute.
    Un espece de Wok avec une anse ainsi que le Tatami Tempe, jamais vu ailleurs.

    https://www.youtube.com/watch?v=yPkyklYJJcw

    Amities depuis Shanghai.

    David.

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    • 9 avril 2014 à 16 h 10 min
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      Merci pour votre commentaire depuis Shanghai, c’est chouette.
      Je vais regarder la vidéo dès que j’ai le temps.
      Bien à vous. Zai jian.
      ivan

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